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« Le marché du déchet est gigantesque » : cette entreprise s’imagine ouvrir « 50 usines en France »
12/03/2025

Le nouveau siège de l’entreprise Néolithe, avec façade en briques locales, dont la construction vient de se terminer dans l’Actiparc du Layon, à Beaulieu.. | NÉOLITHE
La société angevine Néolithe a l’objectif de créer des centaines d’emplois au service du traitement « écologique » des déchets industriels non-dangereux. Plus besoin de les enfouir ou de les brûler, ils seront transformés en granulés pour les bâtiments et travaux publics (BTP), dans des usines installées à côté des centres de tri. Néolithe vient d’ouvrir son siège social à Beaulieu-sur-Layon, près d’Angers (Maine-et-Loire).
Marier l’industrie et la lutte contre le changement climatique ne tombe pas sous le sens. C’est pourtant le pari de la société Néolithe, spécialisée dans la transformation de déchets non recyclables en granulats minéraux. Elle vient de déménager son siège social dans un immeuble flambant neuf de trois étages, avec façade en briques locales, à l’intérieur de l’Actiparc du Layon, une zone d’activités à Beaulieu-sur-Layon, près de l’autoroute Angers – La Roche-sur-Yon.
Il y a seulement quatre ans, cette ancienne start-up faisait travailler 35 salariés dans un bâtiment relais à Chalonnes-sur-Loire, où elle a gardé un laboratoire. Elle en compte désormais 170 et devrait atteindre « 500 salariés » dans une dizaine d’années, au fur et à mesure « que l’activité de Néolithe se développera » , assure Clément Bénassy, le directeur général.
Des déchets aux granulats
Le procédé de la société angevine se veut novateur, « écologique » , appuie-t-il. Plus besoin de brûler ou d’enfouir les déchets ultimes industriels non dangereux (15 millions de tonnes par an, en France). Néolithe les récupère auprès des centres de tri, qui cherchent à réduire leurs rejets de gaz à effet de serre. « On y trouve un mélange de papier, bois, carton, isolant, plâtre et plastique qui ne peuvent pas être réutilisés. »
L’ensemble est broyé à froid et réduit en poudre. Puis mélangé à un liant minéral (non issu de la pétrochimie), qui reste un secret de fabrication. « Même moi, je ne connais pas sa composition, admet Quentin Laurens, le directeur des affaires publiques. Ensuite, on compresse le tout sous forme de granulats qui sont utilisés par les producteurs de béton et les carriers. » Le tout au même coût pour ces derniers. On appelle ça un marché gagnant-gagnant.
« À chaque fois, on construira une usine qui fera travailler 60 personnes »
Loin de se limiter à un procédé, Néolithe produit des granulats mais également la chaîne de fabrication qui va avec. C’est-à-dire le fossilisateur, l’usine qui transforme les déchets. C’est ainsi qu’après une longue période de rodage où 10 000 tonnes de déchets inertes ont été traitées, la société va ouvrir sa première « véritable » usine, l’an prochain, dans l’agglomération d’Angers. Là, un fossilisateur transformera 100 000 tonnes de déchets provenant des centres de tri de la région.
Ce modèle sera ensuite reproduit un peu partout en France. « Nous sommes prestataires de services pour les centres de tri. À chaque fois, on construira une usine qui fera travailler 60 personnes et traitera 100 000 tonnes de déchets par an. » Avec Néolithe, les chiffres sont importants et les ambitions vertigineuses. À entendre le directeur général, « le marché est gigantesque » . Il parle d’un potentiel « de 50 usines en France ».