Le groupe rémois Manka sait surfer sur la décarbonation

Johan Manka, directeur général et Jack Manka, président du groupe familial, spécialisé dans la conception et l’intégration de solutions globales dans les métiers de l’énergie.

Porté par les nombreux investissements en matière de décarbonation engagés par le monde industriel, l’année dernière, le Groupe Manka, basé à Reims, a célébré ses dix ans en bouclant un exercice 2023 particulièrement réussi. « En 2023 notre activité a connu un fort rebond et notre groupe a enregistré une forte croissance organique, notamment grâce à la décarbonation. Nous sommes notamment passés de 26 millions d’euros de chiffre d’affaires à 42 millions en un an », souligne Johan Manka, le directeur général du groupe familial rémois, présidé par son père Jack.

« Notre résultat d’exploitation a quant à lui quasiment triplé, passant de 1 million d’euros à 2,9 millions. » L’année 2023 a aussi été celle de la première implantation de l’entreprise en Normandie, du côté de Dieppe. Le groupe y est en effet connu pour travailler sur certaines unités industrielles de grands groupes tels que Cristal Union, Tereos ou les Verreries SGD, par exemple. « Nous avons saisi l’opportunité de nous y installer. Notre idée c’est de tisser un réseau d’implantations locales pour être au plus près de nos clients industriels. »

Des projets d’envergure

L’année 2023 a également été celle des nombreux recrutements enregistrés par le groupe, qui a embauché 57 nouveaux talents. « C’est une année qui a été très riche en termes de projets », précise le dirigeant dont l’activité est réalisée à 95 % sur le territoire national, essentiellement dans les Hauts-de France, en Grand Est, en Normandie ou dans le Loiret. « Nous accompagnons par exemple la Gigafactory de Douai sur la partie haute tension, avec 50 transformateurs, soit plus de 100 Mégawatt installés. Nous travaillons aussi sur une unité de revamping (intervention en vue d’accroître les capacités de production, ndlr) pour Tereos à Bussy-le-Long, une unité de déshydratation pour Cristal Union à Sainte Emilie (Somme), un poste de 125 000 volts pour Vynova dans le Pas-de-Calais et une très grande unité de méthanisation en Normandie ».

Des projets d’envergure qui ont boosté l’activité du Groupe Manka en 2023 et qui devraient continuer à l’accompagner en 2024, notamment avec des projets engagés hors de l’Hexagone. « Depuis le début de l’année, nous sommes présents à Catane, en Sicile, dans le cadre d’un projet d’envergure pour le fabricant de puces électroniques ST Micro Electronics », précise Johan Manka. De quoi donner envie au groupe de s’implanter durablement en Italie en créant une filiale dans le pays pour accompagner de futurs clients.

Devenir une ETI

Les dirigeants du groupe envisagent donc une année 2024 dans la lignée de la précédente en termes d’activité comme en témoignent les 36 recrutements réalisés ou en cours. « 2024 est une nouvelle année importante pour les projets de décarbonation et d’économies d’énergie, comme ceux que nous accompagnons avec les sucreries de Cristal Union situées dans le Pas-de-Calais et dans l’Aisne par exemple », ajoute Johan Manka, désormais à la tête de plus de 200 collaborateurs répartis sur 9 sites. Un directeur général qui ne cache pas les ambitions familiales de croissance organique et externe au cours des prochains mois, selon les opportunités qui se présenteront, avec un objectif clairement affiché : « Notre ambition est de devenir une ETI (entreprise de taille intermédiaire, ndlr) au cours des prochaines années ».

Benjamin Busson / journaldelindustrie.fr