Le salon des Solutions
environnementales & énergétique du Grand Est

Les Actualités

Érosion de la biodiversité : les initiatives locales, un levier crucial

13/07/2024

Érosion de la biodiversité : les initiatives locales, un levier crucial

Face à l'effondrement alarmant de la biodiversité, des initiatives se coordonnent à divers niveaux, tant à l'échelle nationale que mondiale. ©pete weiler/Pexels

Face à l'effondrement alarmant de la biodiversité, des initiatives se coordonnent à divers niveaux, tant à l'échelle nationale que mondiale. Cependant, les municipalités, conscientes de l'urgence de la situation, prennent également des mesures concrètes pour contrer la dégradation de la biodiversité observée à l'échelle locale.

Un million d'espèces menacées d'extinction d'ici 2030 : c'est le constat dressé par le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution de la biodiversité (IPBES). Un chiffre alarmant qui met en lumière l'urgence de préserver la richesse et la variété du vivant sur Terre. 

Mais quelles sont les causes de cet effondrement ? Selon les chiffres de WWF France, environ 10 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde, soit une superficie équivalente à celle de l'Islande. Dans le même temps, la pollution par les pesticides et autres produits chimiques a également des effets dévastateurs sur la faune et la flore. Et ce n’est pas tout, puisque les océans sont également fortement menacés, 60 % des récifs coralliens étant en péril en raison des activités humaines. 

Quelles conséquences pour l’humanité ? 

Vous l’aurez donc compris, si la perte de biodiversité affecte d'abord et avant tout la faune et la flore, ses conséquences se font également sentir de manière directe sur l’humanité. En effet, l'extinction accélérée des espèces végétales et animales, à un rythme sans précédent, compromet notre sécurité alimentaire, notre santé, mais aussi nos moyens de subsistance. 

Des initiatives mondiales et nationales 

Face à cette situation, des initiatives se multiplient pour préserver la biodiversité. À titre d’exemple, 196 pays ont signé la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui vise à protéger les écosystèmes ainsi que les espèces animales et végétales. Mais la préservation de la biodiversité figure aussi au cœur des priorités de l’ONU, puisque cet enjeu a été intégré aux Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015. 

En outre, plusieurs projets voient également le jour à l’échelle nationale. Le ministère de la Transition écologique a notamment lancé la Stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB), qui a pour objectif de "réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité."

Des actions de portée locale 

Toutefois, si ces initiatives de grande ampleur sont encourageantes, elles demeurent en deçà de l'ampleur du défi. C'est pourquoi les communes, à leur échelle, s'engagent elles aussi activement en mettant en place des solutions concrètes pour lutter contre la dégradation de la biodiversité qu'elles constatent localement.  

À titre d’exemple, dans le Maine-et-Loire (49), le syndicat mixte du bassin de l’Authion et de ses affluents (SMBAA) s’est lancé dans la restauration du Lathan, un cours d’eau ayant connu des modifications majeures dans les années 1980 (recalibrage, rectification du tracé - 10% de linéaires en moins, approfondissement du lit…), entraînant des conséquences néfastes : assèchements des nappes en été, inondations accrues en hiver à l’aval, destruction des milieux humides et perte de biodiversité. 

"Ces travaux, accentués par le changement climatique, ont fortement modifié le paysage et ont engendré un déséquilibre fonctionnel de nos cours d’eau et de nos nappes souterraines", détaille Arnaud Decas, directeur général des Services du SMBAA.  

Plusieurs espèces impactées 

Des modifications significatives dont l’influence sur la biodiversité locale est indéniable, ajoute-t-il : "ces perturbations ont modifié la typologie des habitats indispensables au cycle de vie de certaines espèces, induisant de facto leur raréfaction voire leur disparition. De même, ces perturbations ont induit des milieux propices au développement d’espèces exotiques envahissantes prenant le pas sur nos espèces autochtones souvent plus fragiles."

Face à cette situation, la restauration du cours d’eau semblait inévitable pour la résilience des milieux aquatiques tout en maintenant les usages en place. S’il nécessitait d’importants travaux et donc des moyens financiers conséquents, le projet a néanmoins - en partie - pu voir le jour grâce au soutien de MAIF et de son fonds MAIF pour le vivant. En effet, suite à l'appel à projets du Fonds MAIF pour le vivant - Nature 2050, une subvention de 475 200 € a été attribuée au SMBAA pour mener à bien cette initiative. 

Vers une "redynamisation de la biodiversité" 

Alors que les travaux ont d’ores et déjà débuté, la visée et les objectifs de ce projet sont clairs selon Arnaud Decas : "restaurer les fonctions écologiques, paysagères du Lathan et de ses annexes tout en améliorant le stockage hivernal de l’eau pour favoriser la recharge des nappes, réduire la sévérité des étiages, mais également réduire les conséquences des inondations sur l’ensemble des zones sensibles du territoire en agissant sur le volume des crues soit par ralentissement de l’onde de crue soit par rétention." Autant d’efforts qui doivent en définitive contribuer à "une redynamisation de la biodiversité".

linfodurable

Annonce Publicitaire