Vendanges : une première étude alarmante sur l’impact humain du réchauffement climatique

Alors que le réchauffement climatique et ses effets sur la nature et l’agriculture sont au cœur des préoccupations, une étude de Vignerons Engagé révèle des résultats préoccupants quant à son impact sur l’être humain.

Le réchauffement climatique (fortes chaleurs) menace dangereusement les travailleurs des vignes. C’est l’une des conclusions préoccupantes de l’étude CLISEVE (Climat, Santé et Vignobles) que publie Vignerons Engagés.

Pour la première fois, Vignerons Engagés s’est penché sur les conséquences du changement climatique pour les travailleurs de la vigne, et les chiffres sont inquiétants.

78% des travailleurs interrogés reconnaissent des risques physiques accrus, tels que des malaises et des déshydratations. 37,5% s’inquiètent pour leur santé mentale. Plus alarmant encore, 43% des répondants envisagent de quitter la filière viticole d’ici cinq ans à cause des difficultés liées au réchauffement climatique.

La première étude sur l’impact humain du réchauffement climatique dans les vignes

Alors que de nombreuses études se sont déjà penchées sur l’impact du changement climatique sur le végétal, aucune ne s’était jusqu’ici intéressée aux conséquences pour les femmes et hommes de la vigne.

“Cette étude est une étape cruciale pour comprendre et anticiper les impacts du changement climatique sur notre secteur. Nous devons agir dès maintenant pour garantir des conditions de travail sûres et attractives pour les milliers de personnes qui font vivre nos vignobles”, indique Rémi Marlin, président de Vignerons Engagés.

Un pan important de l’économie française fragilisé

Ce secteur, vital pour l’économie et la culture françaises, emploie près de 350 000 personnes, en 2021 sur 80 départements. À titre de comparaison, ce chiffre représente 1,5 fois le nombre de travailleurs du secteur de l’automobile. Avec le BTP, la viticulture est le secteur le plus impacté par le réchauffement climatique.

Les vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses, impactent la santé des travailleurs, réduisent l’attractivité des métiers de la vigne, compliquent les recrutements et mettent en péril des centaines d’entreprises.

Quelles solutions ?

Face à cette situation, l’association Vignerons Engagés appelle à une mobilisation collective pour adapter les conditions de travail et protéger les travailleurs.

Les recommandations issues de l’étude sont mises en œuvre dès les vendanges 2024, avec la publication d’un Guide de bonnes pratiques pour aider les vignerons à faire face aux fortes chaleurs. De nombreuses caves ont déjà mis en place des kits de protection pour les salariés et les saisonniers.

Ces mesures incluent les ajustements des horaires de travail, une sensibilisation accrue aux symptômes des coups de chaleur, et des initiatives pour assurer un accès continu à l’eau et des pauses régulières à l’ombre.

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